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« J’ai le bassin décalé », « ma vertèbre doit être déplacée », « ça doit être un nerf bloqué ».

Vraiment ? Et si dans cet article nous essayons d’éclairer ces propos, ou mieux, de les enterrer ? 

Oui nous sommes en 2023 et ces mythes sont encore énormément présents dans l’esprit et les croyances des patients, certainement dus à nous, thérapeutes, qui véhiculons de mauvaises informations à nos patients, ou qui ne sont pas assez claires et donc déformées.

Fausses croyances : une reformulation est nécessaire pour une bonne compréhension

 

Un bassin ou une vertèbre « déplacé(e) », oui ça existe. 

Ces affections sont présentes dans le cas de pathologies plus/ou moins graves, résultant le plus souvent d’une nécessité de prise en charge chirurgicale ou orthopédique.

En effet, en conditions physiologiques les vertèbres comme les autres articulations, sont munies d’un système ligamentaire performant et solide rendant leur déplacement impossible. Il existe cependant des situations dans lesquelles une vertèbre (ou plusieurs) peut se déplacer lors d’un traumatisme violent et grave, il s’agit donc d’une urgence chirurgicale (peut-être aussi vitale). Un déplacement est également présent mais plus minime et bénin dans le spondylolisthésis.

 

D’autres affections peuvent toucher la colonne, comme la scoliose, qui est une déformation du rachis dans les trois plans de l’espace pendant la croissance. Celle-ci peut être douloureuse ou pas, et nécessite une prise en charge rapide pour éviter son aggravation.

Si vous n’êtes pas dans ces situations, alors il est peu probable, voire impossible qu’une de vos vertèbres ou votre bassin soit déplacé

 

Si ce n’est pas déplacé, alors pourquoi j’ai mal au dos ? Bonne question

 

Ce qu’il important de vite notifier, c’est que l’intensité de la douleur perçue n’est pas proportionnelle à la gravité de la lésion (si tenté qu’il y en ait une). C’est-à-dire qu’une douleur très importante n’est pas forcément grave et que quelque chose est déplacée.

Exemple, un lumbago est une douleur lombaire très intense avec une grosse difficulté à bouger, et pourtant il n’y a aucune lésion de la colonne, « seulement » une contracture musculaire importante.

La douleur de dos ne s’explique donc pas forcément (voir rarement) par une atteinte de la structure osseuse, ligamentaire ou musculaire (pas non plus de muscle froissé).

La douleur de dos peut avoir beaucoup de causes possibles, c’est pour cela qu’il faut consulter pour être rassuré et soulagé. Je vous invite à lire mon article sur la lombalgie.

 

Si rien n’est déplacé, l’ostéopathe ne remet donc rien en place 

 

C’est exact, l’ostéopathe ne vous remet pas en place, il redonne de la mobilité à votre dos, vos articulations, vos fascias dans le but que vous alliez mieux. 

Vu qu’une vertèbre ou un bassin ne peut se déplacer, on peut parler de sensations de « blocages » ou de « verrouillages » qui sont des termes plus justes. 

L’ostéopathe devra donc mener son enquête pour vous aider à retrouver de la mobilité et vous donnera des conseils/astuces pour la conserver.

 

Pourquoi est-il important d’utiliser des termes adaptés ? finalement il faut juste que j’aille mieux ? 

 

Il est primordial pour les thérapeutes de ne pas utiliser ces faux termes pour plusieurs raisons. 

Ces termes sont forts, un patient à qui ont dit qu’il est tout de travers, décalé, va l’intégrer à la vision qu’il a de son corps. À chaque fois qu’il aura des douleurs ou des gênes il les associera à cette perception, fausse, et aura besoin que quelqu’un le « remette en place ». Cela accentue le déséquilibre de la relation patient-thérapeute puisque l’ostéopathe/chiro/kiné qui vous voit aura la possibilité/le devoir de vous « ré-axer », alors que pas du tout.

Encore à l’heure actuelle, l’ostéopathie doit prouver sa place quant à son intérêt dans le parcours de soin des patients, et dans le paysage de la santé. Du fait notamment de son manque de preuve scientifique sur son intérêt thérapeutique. 

Avoir encore ces propos renforce la réticence de certains professionnels santé à nous faire confiance et à travailler en collaboration avec nous. 

 

Un patient a qui nous expliquons bien ce que nous faisons, de façon clair et simple comprendra tout à fait et pourra expliquer notre traitement, à ses proches, à son médecin, avec le moins de déformation possible. Cela renforce l’alliance thérapeutique et la confiance réciproque entre le soignant et le patient. 

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